Pr. Khalifa Chater

 

Elle débuta par l’annonce d’un coup d’Etat constitutionnel. Le document qui l’annonce, qualifié de “top secret” a été dévoilé dimanche 23 mai par Middle East Eye, le site d’information panarabe, basé à Londres. Il est constitué par cinq pages datées du 13 mai 2021, divulguées d’après le titre par “une source à l’intérieur de la Présidence”. Il affirme que des collaborateurs du président tunisien, Kaïs Saïed, lui auraient conseillé de prendre le contrôle total du pays et de tendre une embuscade à ses rivaux. Fut-il aussitôt démenti par la présidence, il suscita un large débat des acteurs. Qui en est l’auteur ? A qui profite-il ? Sans doute, ceux qui sont hostiles à l’éventuelle entente entre le président et le chef du gouvernement, recommandée par le FMI, soucieux d’assurer un climat de stabilité favorable au prêt qu’elle accorderait à la Tunisie. En tout cas, les acteurs politiques utilisérent ce document, dans leurs tactiques de repositionnement.

L’appel de l’amiral Kamel Nabli, le 26 mai, largement diffusé par les médias, devait assurer son retour  sur le paysage politique actuel, ce collaborateur sécuritaire de l’ancien président, qui s’est retirer de la vie politique, depuis la mort de l’ancien président. Affirmant que la classe politique est incompétente et que le systéme politique est inefficace,, il se présente comme le sauveur de la nation, à l’instar de l’auteur de l’appel du 18 juin. Or, n’est pas de Gaulle qui veut. La légitimité d’un sauveur ne correspond pas à la situation tunisienne, béénéficiant d’une légitimité démocratique. Il se présente comme l’ennemi de Nahdha mais il s’érige en son allié objectif, en s’adressant à l’électorat de Abir Moussi. Serait-il défendu  par in lobbyste influent ? l’amiral a, en tout cas, bénéficiait du soutien de plusieurs médias.

Dans le même ordre d’idées, un groupe six militaires à la retraite ont lancé, le 2 mai, un appel « de dernière chance », au président de la République Kaïs Saïed. Pour traiter la situation critique du pays, les militaires  estime que le Président de la République est la personnalité fédératrice capable de sauver la situation. Ce groupe serait plutôt proche du mouvement Nahdha.  Ces deux appels d’officiers retraités suscitèrent l’inquiétude des Tunisiens, faisant valoir la qualité de l’armée comme institution républicaine, n’intervenant pas dans la vie publique.