Décembre 2019

Le populisme gagne du terrain : il semble définir la réalité politique.  Qu’en est-il au juste ? 

Définition d’ Emmanuel Todd : “ le populisme, c'est un peuple qui n'a plus d'élites” (Libération, 6 septembre 2017). Les dirigeants populistes occultent et marginalisent leurs élites. Ils prétendent incarner le peuple : “ Pour être clair, affirme Jan-Werner Müller, le critère principal d'identification des populistes est le fait de revendiquer le monopole moral de la représentation du "peuple vrai". Leur langage repose fondamentalement sur le "Nous", sur le rejet de la légitimité des autres acteurs politiques: "Nous, et seulement nous, sommes le peuple". Le populisme, c'est donc, fondamentalement, l'antipluralisme. En même temps, le discours populiste repose sur une grande manipulation: il invente le peuple en mettant dans sa bouche les mots qui ont été choisis à sa place” (In https://www.lexpress.fr, 29-9-2016). Les populistes exaltent le peuple, s’opposent aux élites. leurs discours culpabilisent volontiers la classe politique  (“ tous pourris”) et expriment une difficulté à s’intégrer dans les institutions républicaines. A l’habile rhétorique du « nous » contre « vous », ils estiment qu’ils expriment ce que la majorité pense, mais qu’elle n’a pas le courage de dire.   

Le populisme semble constituer  une dérive, dans certains pays du  “ printemps arabe”. Vu les difficultés de voir les attentes populaires se réaliser, ils font valoir leurs revendications, optant volontiers et souvent inconsciemment, pour un lever de bouclier populiste, pour  exprimer un mal être démocratique. Ils pensent volontiers que l’arène politique est nue et qu’elle attend leurs interventions ex machina.