Pr. Khalifa Chater
Les décisions présidentielles du 25 juillet se proposaient de mettre fin aux années de braise post-révolution. Elles ont été accueillies avec joie par la population, à l’exception de l’islam politique. Par contre, les décisions du 22 septembre, réunissant tous les pouvoirs chez le président ont suscité des suspicions. Certains acteurs politiques parlérent d’un coup d’Etat. Après une longue attente, les décisions du président le 13 décembre ont fixé le timing d’une consultation wifi, d’un référendum et d’élections législatives anticipée. Néanmoins, point de feuille de route, pour traiter la crise économique et répondre aux attentes des citoyens. Les explications de son principal conseiller dans les médias Ridha Lénine n’ont pas convaincu. Chantre de la démocratie directe, prônant la mise en place d’un État social décentralisé, Lénine trangresse les visions de son marxisme originel. De nombreux analystes dénoncent l’utopie politique de cette éminence grise du président.
Dirigeant l’opposition au président, Nahdha parle d’un rétablissent de la dictature, occultant ses responsabilités dans la dérive politico-sociale. Le Néo-Destour fait valoir son opposition à l’islam politique et multiplie les siting contre le siége de la mouvance Qardhaoui, qui organise un enseignement paralléle, pronant l’islam politique. Les autres partis pseudo démocratiques ou de gauche privilégient les apparitions dans les médias, sans ambition et sans programme. Décalage entre la classe politique et les citoyens qui subissent ces jeux de scéne et attendent impatiemment les mesures de bien être annoncées, par le président, qui est, actuellement le seul acteur actif, dans le paysage tunisien, d’où sa popularité .
Chute du dinar, développement du chomage, baisse du pouvoir d’achat, la crise sociale est évidente. En Tunisie, le revenu mensuel net par habitant avoisine les 650 dinars, le Smig est de l'ordre de 410 dinars contre 820 au Maroc, 5.000 en France (1.540 euros) et 5.150 en Allemagne (1585 euros) ! Or, d’après les spécialistes, pour assurer une vie convenable, un foyer tunisien de quatre personnes devrait assurer un revenu mensuel de l'ordre de 2.500 dinars. Nous sommes donc très loin du compte. Est-dire que le peuple tunisien reste pauvre, dans sa majorité ? Le Président de la république a certes recommandé la baisse des prix, mais c’est le contraire qui s’est produit. Exemple grave, le prix du fer a doublé ? Ce qui bloque du batiment en général. D’autre part, son budget 2022 occulte l’investissement (25 % dans les budgets de 2010 et prés de 4% actuellement). Ce qui annihile les travaux d’infrastructure, appelée à développer l’emploi. Point de politique favorable à la jeunesse, condamnée à l’oisiveté ou à l’émigration clandestine vers l’Europe.
L’endettement auprés de l’étranger établit une situation de dépendance. Ignorant ces maux, le gouvernement met à l’ordre du jour, un gel des salaire de la fonction publique, un accroissement fiscal. Il annonce, d’autre part, une réduction progressive des subventions gouvernementales Diagnostic éloquent du président de la république, lors de la signature du budget de l’an 2022 : “J’ai signé la loi de finances (pour l’année 2022), malgré le fait qu’elle contenait certaines alternatives“... Ces alternatives ne sont pas “convaincantes ” et ne vont pas “satisfaire les revendications populaires quant à la justice fiscale, car ces choix sont le résultat de ce qui est arrivé à l’Etat tunisien pendant des décennies et non une seule“.