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Newsletter de Khalifa CHATERAnalyses géopolitiques : 1 octobre 2020
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RUBRIQUES
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Le billet du mois Études internationales Articles en ligne
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LE BILLET DU MOIS |
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La dérive criminelle
On constate une forte hausse de la criminalité dans la Tunisie post-révolution. Les braquages, les violes et les assassinats sont devenus quotidiens. Comment l’expliquer ? La typologie des profils criminels fait valoir l’action des marginaux, des jeunes souvent sans emploi, le plus souvent renvoyés des écoles et vivant une situation précaire. Au-delà des sittings qui défendent des problèmes locaux, des causes sociales, des marginaux exercent des actions criminelles, de la petite délinquance aux violes et à l’assassinat de leurs victimes. Ce qui crée un climat d’insécurité dans la vie quotidienne, nourrissant l’anxiété ou la peur que peut ressentir un individu ou une collectivité devant ce qui peut advenir. Peut-on parler d’une société malade ? Disons plutôt que la société est en mutation. La “révolution’’ ayant volontiers mis en cause les droits acquis, désavoué la hiérarchie sociale et contesté les valeurs. Cette conjoncture de changement est un facteur de marginalisation. La jeunesse désespérée ou insatisfaite réagit, en cherchant à émigrer, à adopter le discours totalitaire contestataire ou en s’adonnant à la criminalité. D’autre part, les réseaux sociaux montrent un développement de la violence. Ces radios-trottoirs transgressent tous droits et multiplient les campagnes contre les adversaires. Les chaines radios et télévisions organisent des débats libres entre les protagonistes, sans ménagements. Les surenchères parlementaires établissent des relations conflictuelles. Dans ce contexte du laisser faire officiel, les délinquants agissent, en faveur de l’optimisation de leur satisfaction : prendre possession des biens d’autrui, violent des jeunes filles et massacres de leurs victimes, pour échapper à la justice. Felson et Clarke expliquent ce passage à l’acte, cette transgression des normes juridiques d'un système social, en se référant à la théorie des opportunités. L'apparition d'un crime dépend des conditions de l'environnement dans lequel le délinquant est situé, à savoir, les possibilités de crime. L’opportunité devient ainsi le facteur limitant qui détermine le résultat dans des environnements propices à la criminalité parce que le délinquant a généralement peu de contrôle sur les conditions de l'environnement. La colère populaire gronde. Elle demande volontiers l’application de la peine de mort. Une manifestation eut lieu pour réclamer la condamnation à mort des coupables, rejetant toute politique de tolérance. D’ailleurs la police à toujours réussi a arrêté les coupables, assurant leur traduction devant les tribunaux. Le développent de la criminalité est conjoncturel. Mais il nécessite d’affirmer la volonté de l’Etat, en renforçant la culture de contrôle.
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ÉTUDES INTERNATIONALES |
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Libye, la nouvelle donne !
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte en 2011, la Libye est en proie à des luttes d'influence. Aujourd'hui deux autorités se disputent le pouvoir : le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli (ouest), et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est. Après seize mois de conflits, les deux camps rivaux ont annoncés séparément vendredi 21 août la cessation des hostilités et l'organisation prochaine d'élections. Ces annonces surprises interviennent après plusieurs visites de responsables étrangers dans ce pays doté de grandes réserves de pétrole et devenu une plaque tournante du trafic de migrants vers l'Europe. Dans son communiqué, Aguila Saleh, qui dirige le premier Parlement élu en Libye depuis 2011 et est basé dans l'Est, a annoncé des élections, mais sans avancer de date, et a appelé “toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat’’. En outre, Saleh ne mentionne pas une démilitarisation de Syrte et Joufra. Il propose la formation, sans doute après des élections, d'un nouveau Conseil présidentiel qui serait basé à Syrte, ville natale de Mouammar Kadhafi puis bastion du groupe djihadiste État islamique jusqu'en 2016. Dans un communiqué, Fayez al-Sarraj, chef du Conseil présidentiel qui chapeaute le gouvernement, a appelé à la tenue “d'élections présidentielles et parlementaires en mars prochain’’. Il a aussi “ ordonné un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt des opérations sur tout le territoire’’, ce qui permettra, selon lui, de créer des zones démilitarisées dans la région de Syrte (nord) et celle de Joufra, plus au sud, toutes deux sous contrôle des pro-Haftar.
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Tunisie : l'état des lieux
“La Tunisie se suicide’’, comment ne pas admettre ce diagnostic, ce jugement sceptique d’un économiste éminent ! Tous les indicateurs économiques, financiers et sociaux l’attestent. La troïka a inauguré le processus du déclin. Tous les gouvernements qui lui ont succédé ont, par leur politique du laisser faire, persisté dans cette voie. Point de vision d’avenir et point de stratégie pour assurer le redressement économique et social. Le pouvoir a cru devoir écarter tous les économistes. De ce fait, les attentes de la “révolution’’ ont été occultées. Alternative à la vision passéiste de l’islam politique, la nostalgie des régimes antérieurs, l’ère glorieuse bourguibienne et même le pouvoir du coup d’Etat de 1987.
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ARTICLES EN LIGNE | ||
Géopolitique : la désescalade en Méditerranée orientale, L'économiste maghrébin, 15 septembre 2020
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Bonne lecture |
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